Aux lisières de l’estuaire
Parsemées d’îles et de bancs de sable en perpétuel mouvement, l’estuaire de la Loire a longtemps charrié dans ses limons une réputation de fleuve impétueux et dangereux. Bordées de marécages, ses rives ont échappé aux traits précis des cartographes jusqu’au XVIIIe siècle.
Depuis, patiemment, l’homme est parvenu à dompter la Loire, à la corseter progressivement dans un chenal unique et profond. De Nantes à Saint-Nazaire, de Cordemais à Paimboeuf en passant par Donges ou Le Pellerin, les paysages ont connu un lent bouleversement. Quant aux Estuariens, ils ont vécu trois siècles d’un vaste remodelage de leur territoire et se sont adaptés.
Aujourd’hui, l’estuaire recoupe une aire géographique aux multiples facettes : réserves naturelles, terres agricoles, zones industrielles, communes rurales, territoires urbains, périurbains, métropolitains. Véritable mosaïque, ce patrimoine paysager original est mis en valeur par les Estuariens qui partagent tous la même passion pour leur territoire.
Paysage, rencontres, témoignages, histoires : le projet Des Rives dresse un portrait sensible de l’estuaire au travers le récit de voyage qu’en ont rapporté Guy-Pierre Chomette (auteur rédacteur) et Franck Tomps (photographe).
Au rythme du marcheur
Appréhender l’estuaire dans sa globalité nécessite d’en arpenter les franges, pas à pas, au rythme du marcheur. Guy-Pierre Chomette et Franck Tomps l’ont parcouru à pied à la rencontre de ceux qui y vivent, qui le vivent et qui en vivent, à l’écoute de leurs histoires, de leurs attentes, à l’affût de leurs paysages et des lumières particulières dans lesquelles baigne souvent l’embouchure de la Loire.
En ce début du XXIe siècle, comment vit-on dans l’estuaire ? Quelles histoires y entend-on ? Quels pans d’Histoire émergent encore des polders des bords du fleuve ? Quels autres, au contraire, affleurent plus difficilement à la surface des mémoires des Estuariens ? Quels panoramas, quels points de vue façonnent désormais l’imaginaire de l’estuaire ?
Au fil des 267 kilomètres qu’ils ont parcourus sur les deux rives de l’estuaire (20 étapes réparties entre 2015 et 2018), Guy-Pierre Chomette et Franck Tomps apportent leurs réponses au travers de leurs regards d’auteurs.